L'amour est il possible au 21ème siècle
Albert L. Bordas (rien à voir avec l’éditeur) est le genre d’employé que tout chef d’entreprise rêve d’avoir. Il est l’héritier d’une longue lignée de travailleurs consciencieux qui ont eu le souci, de génération en génération, de donner le meilleur d’eux-mêmes à la patrie.
Irène et Jacques Bordas, les parents d’Albert ont eu la brillante idée de transposer à la vie familiale les méthodes modernes de management des entreprises enseignées dans les plus prestigieux MBA à travers la planète. Leur best seller « La gestion des PME appliquée à la famille » a inspiré de nombreux célibataires soucieux de créer des start up familiales qui durent. Page 390 du livre, on peut lire « … les différents concepts développés aux chapitres 100 et 101 nous permettent de comprendre à quel point il est important que la start up familiale maîtrise sa croissance et adopte une organisation suffisamment flexible pour résister aux pressions concurrentielles auxquelles elle devra faire face tout au long de son existence… L’éclatement de la bulle familiale survenue en 1998 a
Mais le 14 juillet 2001, le brillant jeune professeur X Roland (beaucoup ont essayé de lui faire révéler son prénom, mais il s’obstine à avoir le droit à avoir son secret), de l’Ecole Normale Supérieure, a eu un coup de génie après avoir reçu derrière la tête une petite fusée sur le champ de mars lors des très traditionnels feux d’artifices. Avant de s’évanouir X Roland lança, sur un ton très énigmatique « et pourtant elle tourne ». Quinze jours plus tard, à son réveille, il demanda une feuille et un stylo (objet indispensable pour écrire sur une feuille de papier) et en quelques minutes il démontra que les calculs de Jacques Bordas étaient faux et rectifia le nombre optimal d’enfants à 2,25 ! Lorsqu’il apprit la nouvelle, alors qu’il essayait de faire entrer des petits pois dans un verre en les lançant de 6 m
Albert Bordas avait suivi le déroulement de tous ces évènements avec un léger retrait, souvent fourré dans un bon restaurant. Plus précisément il restait en périphérie de tout endroit où il se trouvait. Ainsi il marchait en rasant les murs, ce qui lui valu des factures de teinturerie astronomiques (lui qui n’a jamais vu de photo satellite de Mars) ce qui failli le conduire au bord de la faillite ! Lorsqu’on apprit à Jacques Bordas la situation financière de son fils, il sortit de son placard précipitamment et écrivit en quelques heures un manuel de comptabilité pour canards. Tout le monde pensait qu’il était enfin guéri, jusqu’au moment où frappant la dernière lettre de son livre, il répéta inlassablement en battant des bras coin coin coin.
Albert eut la brillante idée de ne nourrir son père qu’à l’aide de pain rassis. Au bout de deux semaines Jacques Bordas céda à la tentation de dévorer un steak frites et cessa définitivement de se prendre pour un canard. Mais de temps à autre il faisait mine de ne pas comprendre ce qu’on lui disait et répéter, avec un fou rire, « quoi quoi quoi ».
Cet épisode quelque peu troublant de la vie des Bordas eut de profondes répercussions sur la très tranquille existence d’Albert. Il prit notamment l’habitude de manger une baguette de pain entière tous les soirs. Pour comprendre en quoi cela est particulièrement important, ne soyez pas trop impatients chers lecteurs, j’utilise simplement une vieille technique des scénaristes de cinéma pour créer du suspens dans mon récit.
En Bordas digne de ce nom, les heures de bureau d’Albert étaient très extensibles, ce qui lui posait souvent quelques difficultés à trouver une boulangerie ouverte le soir.
Le 18 juin 2001, Mme Bernadette Roland, la mère de X Roland (ou plutôt XY Roland) comme tous les 18 juin depuis maintenant plus de 50 ans, vient de terminer la préparation de son pot au feu et s’apprête à commémorer, avec son mari Emile Roland, le fameux appel du général en se resservant du pot au feu deux fois. Le 18 juin 1944, au moment ou retentit la voix du général à la radio, la toute jeune mariée Bernadette Roland et son mari étaient sur le point de passer à table et déguster un très bon pot au feu (c’est d’ailleurs l’unique raison qui poussa Emile Roland à épouser Bernadette Rochon, qui avait la réputation de faire le meilleur pot au feu d’Ile de France). Cet appel serait resté sans conséquence si ce dîner n’avait pas été financé grâce à un service rendu par Emile à un gradé de la Weimar. Le
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